Tournesol : un premier bilan positif pour la récolte de 2023

La récolte de tournesol, annoncée record cette année lors de la dernière note Agreste (1), sera supérieure à celle de l’année précédente, atteignant 2,2 millions de tonnes cette année, contre 1,7 million de tonnes en 2022.

Dans un communiqué commun partagé le 26 octobre 2023, Terres Inovia et Terres Univia font part d’un bilan national de récolte positif pour la campagne tournesol de 2022-2023, avec un rendement moyen estimé à 26 quintaux par hectare (q/ha), proche du record de 2021 (28 q/ha).

Selon Benjamin Lammert, président de Terres Univia, « les producteurs ont une nouvelle fois montré qu’ils étaient au rendez-vous des enjeux de souveraineté en assurant à toute la filière une production nationale de tournesol capable d’approvisionner largement les unités de trituration françaises et de sécuriser les marchés alimentaires de l’huile et des tourteaux d’origine française. »

Des rendements supérieurs à la moyenne quinquennale

Des bons rendements ont été enregistrés sur une large partie du territoire, précise le communiqué. Avec 26 q/ha de rendement estimé, la campagne de 2022-2023 se situe 3 q/ha au-dessus de la moyenne quinquennale de 2018-2022. Les surfaces de tournesol sont estimées à 840 000 ha, similaires à l’année précédente.

Terres Inovia et Terres Univia constatent une hétérogénéité des rendements à l’échelle nationale, en fonction du contexte pédoclimatique et parcellaire. « Certaines parcelles avec des sols profonds ayant reçu des pluies estivales ont vu leurs rendements déplafonnés jusqu’à 40 q/ha et au-delà tandis que dans les secteurs septentrionaux, ayant été confrontés à des conditions difficiles d’implantation, les rendements sont plus en retrait », préccise le communiqué.

Des conditions météorologiques favorables

Les conditions météorologiques ont été « favorables dans l’ensemble au cycle du tournesol », malgré des semis tardifs, en raison d’un climat frais et arrosé. L’alternance de températures élevées et de précipitations en fin de cycle a engendré « une bonne maturation des plantes » et des récoltes « avec des taux d’humidité convenables », détaille le communiqué.

Pour le président de Terres Inovia, Gilles Robillard, « au regard du changement climatique en cours, le tournesol s’impose comme une culture de choix dans les exploitations des bassins traditionnels du Sud-Ouest comme dans un bon nombre de situations du Centre et dans un grand quart du nord-est du territoire ».

Par ailleurs, l’état sanitaire des cultures « est resté satisfaisant tout au long de la campagne ». Néanmoins, de nombreux dégâts d’oiseaux ont été relevés à l’échelle nationale. Les attaques sont considérées comme étant équivalentes à celles d’autres campagnes (10 % des parcelles) dans les bassins de production historiques, mais les dégâts sont bien supérieurs dans les néobassins, dégradant le peuplement des cultures et pouvant engendrer des ressemis. Quant aux dégâts causés par les ravageurs du sol, ils sont en hausse par rapport à la campagne de 2022 sur la quasi-totalité du territoire.

La récolte mondiale fait reculer les prix du marché

« L’excellente récolte mondiale en tournesol (Union européenne, Ukraine, Russie) ainsi que la bonne récolte européenne en colza de l’année pèsent sur les marchés avec, pour conséquence, des prix en tournesol en retrait marqué par rapport aux records observés lors des deux précédentes campagnes », souligne Terres Inovia.

Les prix payés aux producteurs devraient tout de même rester supérieurs ou égaux à la moyenne des prix de 2016 à 2020, soit 350 €/t selon l’Observatoire Terres Univia et Terres Inovia des coûts de production.

Grâce à de bonnes performances et des besoins en intrants moindres, les marges brutes moyennes générées sont de l’ordre de 500 €/ha, « meilleures que la moyenne quinquennale de 2016-2020 (400 €/ha), toutefois moins élevées que lors des bonnes années 2021 et 2022 ».